Stage à l’étranger
Aujourd’hui nous allons aborder un sujet qui intéressera un certain nombre d’entre vous, notamment les étudiants à la recherche d’un stage à l’étranger.
Pour cet article j’ai décidé d’interviewer l’une de nos auteurs, Mélanie. Qui mieux que quelqu’un qui à vécu cette expérience pour en parler?
Sommaire
Mélanie, peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
J’ai 24 ans et je travaille actuellement dans une grande entreprise de services informatiques. J’ai fait une école d’ingénieur en 5 ans dans le domaine des nouvelles technologies. J’ai été diplômée en septembre 2012.
Ton stage à l’étranger, obligation scolaire ou volonté de voyager ?
Mon école impose une expérience à l’étranger de 2 mois minimum pendant le cursus, un job d’été peu faire l’affaire, la seule condition est que ce soit une expérience professionnelle.
J’ai choisi de partir à l’étranger en 4ème année parce que je devais faire 3 mois de stage et j’avais 4 mois et demi pour le réaliser, ce qui me laissait potentiellement le temps de voyager là où je serai. J’avais l’intention de faire ma carrière en France donc il me paraissait logique de faire mon stage de fin d’étude en France. Le stage de 4ème année devait être orienté sur la technique.
Où as-tu effectué ton stage ? Pourquoi ?
Je suis partie en Nouvelle-Zélande. Je n’avais pas d’idée de destination particulière au départ. J’avais envie de partir dans un pays anglophone en priorité pour tester et améliorer mon anglais. Je me suis donc servi du réseau de diplômés de mon école. J’ai envoyé des dizaines de mails, et j’ai reçu une réponse positive, pour la Nouvelle-Zélande. L’entreprise concernée cherchait plusieurs personnes, nous sommes donc partis à 3 élèves de ma promo.
J’étais dans un grand groupe français mais le recrutement s’est fait uniquement avec l’antenne locale. Une équipe était constituée spécialement à Auckland pour le projet en cours sous la responsabilité de la filiale Australienne. J’ai donc principalement travaillé avec des Australiens, et avec des kiwis d’origine chinoise, coréenne et indienne. Très beau contexte multiculturel!
Combien de temps a-t-il durée ?
Le stage a duré 4 mois, pendant l’hiver dans l’hémisphère sud. Pas la meilleure saison donc, mais le climat néo-zélandais reste doux toute l’année heureusement!
Coté administratif, comment ça se passe ?
L’administratif n’a pas été simple puisque l’entreprise a beaucoup tardé à nous envoyer les conventions de stage et nous avons finalement pris nos billet d’avion et fait nos demandes de visa 3 semaines avant le départ…
Pour la Nouvelle-Zélande, comme pour l’Australie, il existe un « Working Holiday Visa » qui permet aux jeunes européens de venir pendant 1 an avec un permis de travail. Les démarches sont très simplifiées et tout se fait pas internet en quelques jours. De mémoires, en 3 à 4 jours, nous avions reçu nos visa. Concernant les assurances, nous nous étions rapproché de notre sécurité sociale étudiante qui est habituée à ce genre de cas.
Arrivée sur place, afin d’être payé, nous devions ouvrir un compte dans une banque locale, nos collègues nous ont bien aidé pour les premières démarches.
Une fois sur place, comment s’est déroulé ton arrivé ?
Le voyage est long de Paris à Auckland… Nous sommes partis de Paris un vendredi soir pour arriver à Auckland le dimanche après-midi, et nous commencions à travailler dès le lundi. Les premiers jours ont donc été fatigants!
Heureusement, l’ancien de l’école qui nous avait permis de trouver le stage nous a hébergé la première semaine, le temps de nous organiser.
Nous avons passé la première semaine à chercher un appartement. Nous avions trouvé pour le lundi suivant, nous avons dû passé 1 ou 2 nuit dans une auberge de jeunesse pour la transition. Il a rapidement fallu appeler la compagnie d’électricité, première épreuve linguistique! L’anglais en face à face c’est bien, au téléphone, c’est beaucoup plus compliqué…
Parle nous de ton quotidien sur place ? Ta journée type ?
Une journée classique commence au travail bien sur. Pas toujours de pause déjeuner, c’est pas la France! L’avantage est que l’on sortait assez tôt du travail. Ca nous laissait le temps d’aller nous promener en ville, sur le port. Et le soir nous allions souvent prendre un verre dans les bars branchés. Assez classique en somme!
Coté financier, tu avais prévu le coup? Comment t’en sortais-tu ?
La vie n’est pas extrêmement chère à Auckland, avec le salaire que nous avions, nous n’avions aucun problème. Le statut de stagiaire n’existant pas en Nouvelle-Zélande, nous avions un salaire d’ingénieur débutant, ce qui est plutôt confortable quand on a l’habitude du style étudiant!
Le plus difficile a été de payer le billet d’avion et le premier mois, avant de recevoir le premier salaire. Heureusement, nous avions le soutien de nos parents pour commencer. Ca aurait été compliqué sans ça, surtout pour le billet d’avion!
As-tu fait beaucoup de rencontres ? Y avait-il une barrière de la langue ?
Pour ma part, j’étais déjà assez à l’aise en anglais, ça n’était pas le cas de l’amie avec qui je suis partie. Au début, il a surtout fallu s’adapter à l’accent des kiwis qui n’a rien à voir avec l’accent britannique scolaire ou avec l’accent américain des séries… Mais à force de rencontres au travail et dans les bars, on a fini par s’en sortir! Les week-end en voyageant, nous avons plutôt rencontré d’autres jeunes européens et avons donc continué de parler anglais.
Pour les supporters de rugby, vous savez ce que signifie septembre 2011… Coupe du monde en Nouvelle-Zélande! Le lien entre les bleus et les blacks est assez unique. Dire que j’étais française était souvent un bon début de conversation!
As-tu vraiment eu le temps de découvrir le pays ?
Chaque week-end, nous avons visiter un nouvel endroit! Nous louions une voiture pour le week-end et dormions une à deux nuits dans une auberge de jeunesse (backpackers). Les prix étaient très peu élevés, notamment pour les locations de voiture, on pouvait s’en sortir pour 30 euros le week-end, de mémoire.
Nous avons visiter toute l’île du Nord. Le temps d’un week-end était trop court pour un voyage vers l’île du sud, nous avions donc prévu ça pour la fin du voyage. Malheureusement, nos finances ne nous l’ont pas permis. Mais l’île du nord a suffit à nous en mettre plein la vue!
Et bien sur, toujours le rugby, nous avons eu la chance de voir à l’Eden Park Stadium plusieurs matchs dont un mémorable NZ-Australie pour les tri-nations! La fin de notre voyage a été marquée par l’ouverture de la coupe du monde. Le port tremblait des nombreux haka dans une ambiance de folie!
Avec le recul, c’était une bonne expérience ? Qu’est ce que cela t’a apporté ?
Une expérience inoubliable!
J’ai découvert un pays d’une beauté naturelle incroyable et j’ai rencontré des personnes exceptionnelles. De plus, c’est ce stage qui m’a permis de découvrir ce qui me plaisait vraiment dans le monde de l’informatique et le métier que je voulais faire.
Bien sur, sur le CV, je pense que ce stage à l’autre bout du monde est un plus non négligeable.
Et comme les voyages donnent envie de voyages, j’ai désormais l’envie de travailler à l’étranger, au moins temporairement.
Ce voyage m’a donné envie de visiter des dizaines d’endroits de la planète. Mais j’ai aussi énormément envie de retourner en Nouvelle-Zélande pour découvrir l’île du sud et revoir les endroits qui m’ont le plus marqués sur l’île du nord comme le cape Reinga.
Conseillerais-tu ce type d’expérience à nos lecteurs? Des conseils à leurs donner? Des mises en garde ?
Je pense que c’est une expérience exceptionnelle que tout le monde devrait avoir la chance de vivre. Même sans partir aussi loin, notamment pour des raisons financières. Je préfère avoir vécu un stage à l’étranger qu’un échange universitaire. Bien sur, j’ai sans doute raté de grosses fêtes, mais je pense avoir vraiment découvert le pays et pas seulement un groupe d’étudiants internationaux. Le salaire m’a aussi permis d’être totalement indépendante.
Si vous avez la chance de partir, je vous souhaite de pouvoir vivre cette expérience avec un ami. En revanche, je vous déconseille la colocation entre français. Nous aurions fait plus de rencontres et aurions progressé beaucoup plus vite en anglais si nous avions vécu avec des kiwis.
Notre principale difficulté a été de trouver l’entreprise qui a bien voulu nous accueillir. Si vous engagez ce genre de démarche, sachez que ça peut être long et difficile. Sur les dizaines de mails envoyés, j’ai reçu uniquement 3 réponses, dont 2 négatives. Et le chemin n’était pas fini puisque le processus de recrutement avec l’entreprise a duré plusieurs mois. Mais le résultat vaut largement tout ces efforts! Alors surtout ne baissez pas les bras, attaquez par tout les côtés, armez-vous de patience et vous finirez bien par décrocher le ticket gagnant!